Lever 00h15 enfin lever, disons plutôt que je me mets debout, je n’ai pas vraiment dormi dans ce refuge à 5 100m d’altitude. J’enfile mes trois pantalons, mon T-shirt, mon pull, ma polaire et ma veste. Je descends récupérer mon casque, mon piolet, mes crampons et j’enfile mon baudrier. Tout le monde s’équipe, la pression est palpable. Je tente d’avaler quelque chose, un peu de pain de la confiture, catastrophe il n’y a plus de café, tant pis un maté de coca fera l’affaire.
Le top départ est donné par le chef des guides, on marche jusqu’au glacier qui est à quelques pas. Je fixe mes crampons et Félix notre guide nous encorde Paul et moi. Nous sommes trois par cordée et mon cousin Paul fera le troisième larron. Je mets quelques feuilles de coca dans ma bouche et j’avale un cachet de paracétamol. Il y en a bien un des deux qui va pouvoir faire quelques chose contre ce mal de tête.
La lente ascension commence alors. De petits pas réguliers calés sur ceux de Félix à la lueur de la frontale. Plus je monte plus le mal de tête s’accentue. Je commence à avoir une envie de plus en plus sérieuse de vomir. Ne vomis pas Pierre tu vas avoir besoin d’énergie pour la suite. On avance dans la nuit sans lune il commence à neiger. On distingue tout de même les lueurs de La Paz au loin et cette belle image peine à me faire oublier mon mal de tête.
Chaque pas est un effort. Le simple fait de changer les feuilles de coca de côté dans ma bouche me demande un effort surhumain. Les rares pause sont salvatrices, je suis à deux doigts de m’endormir de fatigue lors de l’une d’entre elle. On continue et je décide de débrancher mon cerveau. Je suis une machine programmée pour aller en haut. Tu es une machine Pierre, tu es une machine, on te demande pas ton avis tu vas là haut.
7h du matin on aborde la dernière partie, une crête d’un mètre de large et de 20 mètres de long jusqu’au sommet. Félix nous dis de faire très attention car c’est dangereux. Je sais pas si je te l’ai dis Félix mais je suis une machine, je ne peux pas tomber. Ça n’est qu’au milieu de la crête que je me rends compte de l’apique de chaque côté de cette bande de glace. Quelques mètres encore et c’est le sommet.
Ça y est je l’ai fais. La vue du sommet est aussi belle que son ascension a été difficile. Derrière nous le soleil levant dessine l’ombre fantomatique du sommet. Au loin, le lac Titicaca. Devant nous La Paz est sous la mer de nuages. Un liseré orange coiffe la cordière Royale. Mon Dieu que c’est beau, Pierre t’as pas le droit de vomir face à ça.
La descente est interminable mais ça va de mieux en mieux. Au refuge une soupe m’attend. Ce soir quand on sera à la Paz, c’est sûr je dors 24h d’affilée.
Pierre
T un champion champion !
RépondreSupprimerbenjo
belle perf, et belle ballade on dirait!
RépondreSupprimerbarb.
j'espere que les soupes boliviennes sont meilleurs que les péruviennes ....
RépondreSupprimerJojo du bois barou
tu n'as plus qu'à préparer un article pour le mot à mot du CG. hein dis? tu t'en souviens du CG 42? fouya va!
RépondreSupprimerBC
c'est vraiment un truc de malade!!!!
RépondreSupprimerJ'ai souffert à la lecture de cet article !!
RépondreSupprimerBravo Pierrot !
Clé de Bordo
CHECK mon pierrot
RépondreSupprimerkaka
du beau boulot l'pierrot !!
RépondreSupprimersuperbe...je n'avais pas fait de tour sur votre site depuis un petit bout!!
RépondreSupprimerrdv francais
eric