vendredi 24 décembre 2010

Depuis Hanoi

On vous souhaite un Joyeux Noël!

Le bout du monde



Nolay ou Vang Vieng ?


Nolay. 10 km de Dracy. 40 km de Bouton. Un endroit pas loin de la maison. 

Sur la commune de Nolay existe le lieu-dit « Le Bout du Monde ». Des falaises se referment pour donner un cirque créant l’impression de bout du monde. (L’équipe marketing de l’office du tourisme de Nolay ayant trouvé l’expression « cul de sac » peu vendeuse). « Le bout du monde » est constitué d’une cascade, d’une grotte qui constitue une aventure à découvrir et surtout il y a un site d’escalade.


Vang Vieng, c’est comme Nolay. Des grottes à explorer et des falaises à grimper.

La région de Vang Vieng est relativement plate. Tout le monde se déplace en vélo ou en scooter. Au moment de la fin de l’école, les routes laotiennes se transforment en routes du tour de France. Le futur maillot blanc n’est pas loin, c’est sûr. Et au milieu de cette région plate, on trouve des immenses rochers tout en verticalité. Ici pas de pentes douces. Horizontal ou vertical. Colline ? connait pas. C’est quoi une colline ? On a l’impression que les rochers ont surgit de nulle part. 
La plaine est composée de rizières, de bananiers, d’orangers. Les rochers sont envahis d’une végétation qui leur donne une couleur verte malgré leur roche blanche. On se demande comment certains arbres arrivent à pousser. L’absence de terre ou de lumière n’est parfois pas un problème. 

A la rencontre de cette horizontalité et de cette verticalité, des grottes. Ces dernières peuvent être religieuses et contenir quelques statues de bouddhas. La plupart n’est pas exploitable et sert uniquement à satisfaire la curiosité des touristes. C’est assez marrant de s’enfoncer avec sa torche au fond de grottes qui peuvent faire plusieurs kilomètres. 
D’autres grottes sont envahies par l’eau et l’attraction phare de Vang Vieng est le tubing à savoir la visite de grotte en bouée gonflable. Après avoir fait un petit tour dans la grotte à l’aide de cette bouée, on vous invite à ramper dans un petit conduit qui mène à une galerie plus grande, puis après une petite marche, rebelote vous marchez à quatre pattes pour atteindre une autre petite pièce. Un vrai labyrinthe. Très marrant.

Outre la visite de grotte on peut aussi grimper. Mais là je laisse le soin à Pierre de vous en parler.

Martin 

Mon Dieu mais que le monde est petit !

Nous sommes au beau milieu d’un vol compliqué : Katmandou Ventiane. Pourquoi compliqué, parce que nous faisons escale à New Dehli et à Bangkok et que nous changeons de compagnie à Bangkok.

Cependant ça n’est pas suffisamment compliqué pour nous, nous décidons donc de tenter d’avoir des places sur le vol qui précède celui sur lequel nous sommes enregistrés. Ce qui nous permettrait de ne pas attendre toute la journée dans l’aéroport de Bangkok.

Miracle ça marche. Enfin ça marche mieux pour moi que pour Martin. En effet mon très cher cousin fut victime de surbooking. Une Laotienne est assise à sa place et dispose d’une carte d’embarquement en bonnes et dues formes. L’hôtesse trouve finalement une place pour Martin et je m’installe à côté de cette dame.

Il s’avère que la primo-accédante à la place 49D parle français (chance !!!, mon accent laotien n’est pas très bon). Elle vient de Paris (Il y a de la neige en ce moment patati patata). Et qu’est que vous faites dans la vie Madame ? Et ben avec mon mari on vend des poulets rôtis à St Marcelin dans l’Isère et là je vais voir ma famille au Laos pendant 3 mois. (Mes parents habitent à ¼ d’heure de St Marcelin).

Donc Maman ce que je te propose c’est que samedi prochain tu vas sur la place de la Mairie et tu achètes  un poulet au Laotien. Tu lui dis que ton fils adoré était assis à côté de sa femme le 9 décembre dernier entre Bangkok et Vientiane. Peut -être qu’il te fera une réduction ?

Pierre

Zam zam

Le symbole du Laos




Allez. Allez. Voilà ce que zam zam signifie. Durant le trek, la fin des pauses ou le début de la journée sonnait au son du zam zam.

Zam zam. C’est parti. Bye bye Népal. Ciao Panta. Au revoir Katmandou. Nous quittons le Népal. Nous laissons les paysages, les sommets, les rivières et accessoirement nos bâtons de marche. Zam Zam.

Nous partons pour le Laos. Comme il n’y a pas de direct nous voilà contraint de faire Katmandou – New Dehli, puis New Delhi – Bangkok et finalement Bangkok – Vientiane. 24h de transport ou d’attente dans un no man’s land international. Nous vivons à l’heure des plateaux repas dont le créneau horaire est +1 par rapport au décollage ou – 2 par rapport à l’atterrissage. En tout cas ce créneau horaire n’a rien à voir avec Greenwich. On apprécie d’être surclassé en business sur le premier vol. Le tour du monde en business, c’est pas la classe ça. Nous arrivions à Vientiane par un petit 30°C très sympa. Nous allons ranger la polaire… 
Pierre comprend pas pourquoi seul mon sac est arrivé à destination. Perso, je ne cherche pas à comprendre. Quelque fois il faut accepter. 
Nous changeons des euros en monnaie locale, ce qui a pour effet de nous faire rentrer dans le classement des millionnaires laotiens (10 000 kip = 1 euro).

Tout est calme à Vientiane. Pas de hordes de taxi pour vous ligoter à l’arrière de leur Tuk Tuk avant de demander une rançon. La circulation est fluide. Les gens pas stressés. Nous sommes même obligés de réveiller certains Tuk Tuk qui se la coulent douce. Les bords du Mékong sont agréables. La rupture est totale avec le Népal : le rythme, la température et bien sûr les paysages.

Après 2 jours de visite à Vientiane, nous filons vers Vang Vieng dans le nord du pays. 

Martin

Les népalais

Je vous propose un dernier petit tour au Népal. Après, on vous emmène au Laos (enfin si vous voulez bien). On vous a déjà dit combien on a apprécié le Népal. Les paysages. La nature. Le contact avec les népalais en particulier notre guide Panta et son fils.

Arrêtons nous un peu sur le népalais. Pas la famille Panta mais le népalais en général.
Au Népal, 2 religions coexistent. L'hindouisme et le bouddhisme. Cette cohabitation se fait sans heurt. Dans certains villages reculés, nous avons même observé des temples qui étaient en même temps bouddhiste et hindouiste. Il ne semble pas y avoir d'animosité. Cependant, le bouddhisme népalais a adopté le système de caste de son frère hindouiste. Comme en Inde, on né d'une certaine caste et il n'est pas possible d'en changer. C'est peut être ce système de caste qui est à l'origine d'un certain fatalisme au Népal. Une chose est sure, ce système marque les rapports humain et cela m'est apparu comme un système violent.

Pour rendre les choses plus compliquées, le Népal est constitué d'une centaine de groupes ethniques. D'origine chinoise, mongole, indienne, tibétaine, ... Cela se traduit par une multitude de langues, de coutumes et aussi de caractéristiques physiques. Il existe un lien entre caste et groupe ethnique. Cette multitude rend la vie politique du pays plus difficile. Sans doute faut il contenter tout le monde. Pas facile.

Vraiment pas facile si on rajoute la dessus que le pays accuse un retard important en terme de développement et que les 2 voisins du Népal sont les 2 pays les plus peuplés au monde. Pour ces 2 super puissances, le Népal est vu comme une zone tampon. Cela n’empêche pas l'Inde et la Chine de vouloir influencer le Népal. Ainsi les maoïstes sont très présents dans la vie politique. Ils ont désormais posé les armes mais il y a eu de violents affrontements dans le début des années 2000. De son côté l'Inde est dépendante des rivières qui prennent leur source au Népal. Le fleuve sacré Gange notamment.
Le résultat de cette complexité est un changement incessant de gouvernement. Un par an en moyenne depuis les 5 dernières années. Pas évident pour mettre en place les mesures nécessaires au développement du pays.

Last but not least, la situation de la femme.
Elles arrêtent leur scolarité plus tôt.
Elles travaillent plus. La grande majorité des travailleurs que l'on a vu dans les champs sont des femmes.
Elles n'ont pas spécialement voix au chapitre.

Promis le prochain post sera plus léger.

Martin

jeudi 16 décembre 2010

On est Jamais seul au Nepal


C’est d’autant plus vrai à Katmandou ou la survie des piétons tient du miracle tellement la densité entre voitures, vélos et piétons est importante. Il existe un système de priorité bien particulier au Népal : Le camion a la priorité sur le 4X4 qui a la priorité sur la voiture, qui a la priorité sur la moto, qui a la priorité sur le vélo. Le piéton, lui, a le droit de se pousser des qu’il entend un klaxon. Car, il faut le savoir, avant toutes choses, le conducteur népalais klaxonne. Et c’est seulement après qu’il prend une décision (freiner ralentir ou éviter l’obstacle). Le klaxon est donc la pièce maîtresse du véhicule népalais dont il est indispensable de vérifier le fonctionnement avant celui des freins ou des clignotants.


Mais cette expression (on est jamais seul au Népal merci de suivre un peu) se vérifie également à la campagne. En effet même après des heures de marche à plusieurs jours de la ville la plus proche, on croise souvent quelqu’un qui vit là ou pas loin et qui est allé cherche du bois. Comment vit il ici avec sa famille c’est une autre question. Même lors du rafting après deux jours de raft alors qu’on se croyait seul au monde dans notre campement sur la plage, quelqu’un descend nous vendre de la bière.

Afin de tenter de jouer de l’harmonica, je m’isole en marchant ½ dans les bois par respect pour mes voisins. Et alors que  je suis en train de massacrer au clair de la lune un mec sort des fourrés avec des buches plein les bras. C’est pas possible ça à l’autre bout de la terre à 3000m d’altitude et ben y a toujours pas moyen d’être seul.

Pierre
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samedi 11 décembre 2010

Les normands et les romains ont trop raison (le trek 6/6)

Une fois le col passé, 5 jours de marche nous séparent de Beni et de la fin de notre trek. Nous avons d’abord passé une nuit au lodge Bob Marley à Muktinath. Etant redescendu à des altitudes plus raisonnables, Panta a levé l’interdiction de boire de la bière. Cool.
Le lendemain nous avons rejoint Gakbeni dans un paysage désertique. Le contraste des couleurs est saisissant entre les hauts sommets blancs de neige et la terre rouge où rien ne pousse sinon quelques brindilles que des troupeaux de chèvres viennent manger. Nous nous trouvons alors aux portes du Mustang, région sauvage et désertique.  

A Kagbeni, nous découvrons la Kaligandaki sur laquelle nous ferons du rafting plus en aval quelques jours plus tard. Au diner nous nous sommes régalés de pomme de terre au sésame et d’apple pie. Il y a en effet beaucoup de pommes dans cette vallée et tout ce qui va avec : tarte aux pommes, apple pie (façon anglaise), crumble, beignet de pomme et aussi apple brandy.
Ce dernier n’est rien d’autre que du calvados. Nous voilà en Normandie. Le paysage est radicalement opposé mais lorsque nous goutons notre premier apple brandy à Marpha, pas de doute de l’alcool à base de pommes ça donne toujours le même goût. J’y trouve un goût de pomme. 

Notre trek se poursuit par Ghasa et Tataponi. C’est dans ce dernier village que nous prenons un bain aux sources chaudes. Après 13 jours de trek et des douches souvent froides, se baigner dans une eau très chaude est un vrai régal. Les romains avaient trop raison. Notre trek se termine par Geshwar où nous faisons une visite à l’école primaire afin d’en savoir plus sur les élèves et le système scolaire népalais. 

Fin du trek. Ce fut une expérience géniale de marcher pendant 14 jours dans un tel cadre. On vous le recommande.

Martin

Mission 5400m (le trek 5/6)

Le 7ème jour de notre trek nous quittons Braga où nous avons passé 1 jour pour s’acclimater à l’altitude. Aujourd’hui on monte à 4000m d’altitude. Nous n’avons jamais été aussi hauts. Nous arrivons sans problème au lodge pour le déjeuner.
Notre guide, Panta, continue de nous distiller ses conseils. Marchez doucement. Ça on a compris. Boire beaucoup. Ça on a compris. Thé noir, thé au gingembre, soupe à l’ail. On applique, nous. Si Panta dit que c’est bon pour nous, c’est bon pour nous. Aujourd’hui 2 nouveaux conseils.
Le premier c’est de ne pas boire froid ou frais. Donc cette histoire de bière, tu oublies. Finie. Et l’eau, avant de l’avaler, il faut la réchauffer dans sa bouche. He oui l’estomac n’aime pas le froid.
Le deuxième conseil c’est d’éviter à tout prix de chopper la tourista et pour ça il faut éviter tout ce qui est frit. Le conseil semble judicieux mais réduit considérablement les plats que l’on peut manger : riz, dal bhat, pomme de terre à l’eau, soupe à l’ail. Voilà le menu des 2 prochains jours. Nous nous plions volontiers à ces conseils. Si c’est nécessaire pour passer le col à 5400m.

L’après-midi, après avoir épuisé les différentes activités possibles que sont les jeux de cartes, la lecture et l’écriture, nous nous retrouvons devant la télé avec une vingtaine de guides et porteurs emmitouflés dans leur blouson et bonnet vissé sur la tête. Scotchés devant un mauvais film indien, nous avons bien rit à imaginer quel pouvait bien être les dialogues. Notre hilarité n’a pas manqué d’intriguer les népalais qui riait plus de nous regarder que de voir le film.

Le lendemain, le réveil de Pierre Mac Gyver nous projette hors de nos lits. On s’habille en un temps record (il fait froid à 4000m). Un rapide coup d’œil dehors et ouwouh c’est tout blanc. Une légère pellicule recouvre la montagne. Et surtout, il continue de neiger. Il est temps de sortir le pantalon wind proof.  Une question nous interpelle : s’il neige à 4000 m, comment c’est à 5400m ? Va-t-on pouvoir passer le col ? Panta n’a pas l’air plus alarmé que ça. On se range derrière son jugement d’expert. On commence alors notre marche de la journée sous la neige. Aujourd’hui on monte à 4900m. On a vraiment l’impression de haute montagne. La sensation est géniale. Nous arrivons finalement au camp de base sans trop de problème mais j’ai la tête qui tourne. Le mal des montagnes. Un cacheton plus tard, ça va mieux.

Dormir à 4900m, ce n’est pas évident. On dort mal et peu. Je suis bien content quand le réveil sonne à 4h30 parce que j’en ai marre de me retourner dans mon lit. Pierre se réveille avec un bon mal de tête mais ce dernier va se dissiper dans la montée. Après un petit déj, nous commençons notre ascension vers le col. Le départ à la frontale à 5h15 du mat est magique.
Rapidement, on éteint nos lampes, la lune éclaire suffisamment. La nuit sans nuage nous laisse apercevoir le ciel étoilé. 2h30 de montée jusqu’au col où souffle un vent glacial. La température ressentie doit tourner autour de -20°C. Le simple fait d’enlever ces gants pour prendre une photo du lever de soleil et tu as les doigts frigorifiés pour les 10 prochaines minutes. Ce n’est qu’un col mais pour nous cela correspond à un sommet. Nous y voilà. A 5400m. Ce n’est certes pas un exploit mais pour autant ce n’est pas évident. Panta nous file l’accolade. On prend quelques photos et nous repartons pour 1700m de dénivelé négatif dans un paysage lunaire.

Martin

jeudi 9 décembre 2010

Tremble Robuchon, tremble ! (le trek 4/6)

Le 3ème jour nous quittons Tal pour Chamé. 7h de marche sont prévus pour cette journée. Argh.

Nous appliquons la méthode « bistaré, bistaré ». Nous quittons progressivement la gorge au fond de laquelle coule une rivière qui fait un bouquant du diable. Le paysage devient plus aéré et nous laissons les pentes abruptes pour une forêt qui nous rappelle le Morvan. Le temps se dégrade un peu et la brume fait son apparition rendant l’ambiance irréelle. Toute la campagne est envahie par cette brume. Nous croisons des grands singes blancs. En début d’après-midi, un léger crachin vient justifier la parka. Nous arrivons à Chamé alors que la pluie commence à se faire plus forte et durera finalement toute la nuit. On a du mal à se réchauffer. La pièce principale du lodge n’est pas chauffée et le thé ne change rien à l’affaire, on a froid.

On décide donc de se taper l’inscrust dans la cuisine le seul endroit chauffé du lodge. Je crois que ce n’est pas un hasard si les guides et les porteurs sont toujours fourrés dans les cuisines…

Bref on se dégote un petit coin où se poser sans trop déranger. On a ainsi la chance de voir comment faire la cuisine dans une cuisine népalaise. Oubliez les plaques à induction et les casseroles en cuivre, ici tout est chauffé au bois et on se croirait plus en camping que dans la cuisine d’un hôtel.

Un feu central permet de faire chauffer 2 casseroles ou plutôt 2 grandes poêles. Dans un coin, on a réservé quelques tisons pour faire chauffer de l’eau dans lequel des pommes de terre sont gentiment entrain de cuire. On coupe des fruits, on fait revenir des légumes, on cuit du riz. Comme dans la cuisine de Robuchon, chacun a sa place et semble exactement savoir ce qu’il doit faire. Ainsi dans une cuisine où j’aurais du mal à faire cuire un œuf, on a vu sortir un plat de lazagne, des soupes à l’ail, des thés au gingembre, des nouilles sautées au poulet, des spaghettis bolo, des pommes de terre sautées avec des légumes, des oignons et de l’ail. J’en passe. On a été impressionné de voir la confection de tous ces plats. Chapeau l’artiste. Fais gaffe Robuchon, la cuisine népalaise arrive.

Au fait, on est réchauffé. Merci pour la question.

Martin

La journée type (le trek 3/6)

Nous voilà partis pour 14 jours de marche sur le trek du tour des Annapurna. Il existe 4 Annapurna. Le plus haut d’entre eux faisant partie des 14 sommets supérieurs à 8000m. Le trek commence à Besi Sahar à 700m d’altitude monte jusqu’à 5400 m lors du passage du col de Thorung puis redescend à 900m à Beni.

Le réveil fonctionne grâce l’ingéniosité de Pierre. Tel Mac Gyver avec son couteau et un chewing gum, Pierre utilise une pile trop petit et son couteau suisse pour faire avancer la grande –et la petite- aiguille. Ce réveil sonne à 6h30.

Autant, il fait chaud dans notre sac de couchage loué à Katmandou (si si c’est possible).  En revanche, une fois sorti du sac de couchage, il ne faut pas trainer pour s’habiller. La deuxième difficulté du matin consiste à rentrer son sac de couchage dans un sac un poil trop petit pour lui. Une fois cette difficulté passée, enjoy.

A 7h nous prenons notre petit déjeuner commandé la veille. 2 œufs durs, 2 chapatis (pain rond et plat) avec du miel coupé avec je ne sais quoi, un café. Je devrais plutôt parlé de CAFE. Sans ce CAFE, Pierre ne peut rien faire. Avec, tout roule.

A 7h30, c’est parti. Radjouh portent nos sacs et nous nous contentons d’un petit sac avec les affaires de la journée. On a hésité avant de prendre un porteur. « on est assez fort ». On aurait sans doute réussi avec nos sacs à dos mais franchement, c’est tellement plus facile sans qu’on ne regrette pas. On n’a qu’à profiter du paysage. Panta, lui, commence la journée par nous rappeler qu’il faut y aller mollo, sa fameuse technique « bistaré, bistaré » qui signifie doucement doucement. Le secret.

Nous marchons en moyenne 5h par jour. Ainsi la journée de marche se termine généralement vers 12h30. Nous arrivons au lodge où nous allons passer la nuit. On peut alors manger un morceau et profiter de l’après-midi pour lire, se balader dans le coin, jouer aux cartes, écrire, discuter avec d’autres trekkers,… 

A 18h/18h30, diner. On prend souvent des dal bhats, plat typique du Népal composé de riz, d’une soupe de lentilles et d’une sauce épicée avec quelques pommes de terre. Sinon, on trouve toutes sortes de plat européens à la sauce népalaise. A l’exception du dal bhat, un même plat commandé dans 2 lodges différents n’aura pas du tout la même tête.

A 20h, dodo. Si tôt. He oui. D’abord parce que le lendemain, il faut se lever à 6h30 et parce que 5h de marche ça aide à bien dormir.

Martin

mardi 7 décembre 2010

6h30 le lendemain derrière la grille du Holy Lodge, notre hôtel (le trek 2/6)

C’est l’heure et le lieu où nous retrouvons Panta Père, le guide et Radjouh, le porteur. Agrippé à  la grille comme si nous avions 2h de retard, ce comité d’accueil nous parait surréaliste dans un Katmandou encore endormi.  Panta père sera notre guide. Son fils s’occupe de 2 autres touristes qui arrivent un peu plus tard. Panta a 61 ans et doit mesurer 1m61. Il est jovial, imite tous les animaux de la terre avec plus ou moins de succès et est un fervent défenseur de la technique « bistaré, bistaré ». Radjouh a 34 ans, est sec comme un clou mais donnerait une leçon à n’importe quel porteur de hotte du château de Dracy. 

Tout ce petit monde grimpe (s’entasse) dans un taxi direction la gare routière. Nous nous installons dans le   bus local en nous demandant comment ça peut encore rouler un truc pareil. Le trajet prévu est de 160 km soit …7h. Pourquoi si longtemps ? Parce que c’est vallonné. Parce que la route est étroite. Parce qu’on s’arrête souvent pour laisser descendre ou monter des passagers. Parce que ça inclue les temps de pauses comme le déjeuner, les pauses pipi, les ravitos et les pauses inutiles. En revanche, ce temps de trajet n’inclue pas les crevaisons et les pannes d’essence. On se demandait comme un tel bus peut rouler. On a eu la réponse après quelques heures de trajet : ça ne roule pas. 9h45, tout le monde descend pour réparer la roue. Oui réparer. Y’a bien longtemps qu’il n’y a plus de roue de secours. Alors, le « garage » local – j’insiste sur les guillemets – démonte le pneu et entreprend de réparer la chambre à air. Ce qu’il fait en une heure avec une technique assez impressionnante. Mais au moment de remettre la roue, on fait un test en mettant de l’eau dessus et il apparaît qu’il y a un autre trou. Rebelote. On démonte le pneu, on répare la chambre à air. Bref,  on repart 2h plus tard.  A 10km de l’arrivée, on a le droit cette fois ci à la panne d’essence. La jauge ne fonctionne plus… On arrive finalement à Besi Sahar, le lieu du départ de notre trek après 10h de trajet pour 160 km parcouru. En même temps, on n’est pas vraiment pressé.       

Martin

9h devant la Katmandou guesthouse (le trek 1/6)

Voilà l’heure et le lieu de notre rendez-vous avec Tej Panta. Tej Panta c’est le guide qui nous a été recommandé par Amandine et Manu, 2 potes de Pierre. Eh bien à 9h devant la Katmandou Guesthouse, Tej Panta est là. Son père, aussi, est là. Son père s’appelle Khadra mais comme c’est absolument imprononçable, on l’appellera Panta pendant tout le séjour.

Notre première rencontre permet de répondre à toutes nos questions, de nous faire changer d’avis sur le porteur et de vérifier notre équipement.  Nous ne sommes pas trop mauvais. Le blouson de Pierre passe le test qualité imposée par Panta père et fils. Le test consiste à tapoter sur le blouson et à observer le retour à l’état normal pour confirmer qu’il s’agit bien de plumes.  Nos sacs de couchage, loués à Katmandou (si si c’est possible), sont prêts pour affronter -10°C.  Le test bonnet est également concluant. Le test bonnet ? Ben voyons, il s’agit d’enfoncer le bonnet sur sa tête pour vérifier que les oreilles et les tempes sont bien couvertes. Panta père est satisfait.  En revanche je me fais refouler sur le pantalon. Un wind proof est nécessaire. Nous voilà donc partis pour en acheter un avec la Panta Family. Et comment faire pour vérifier la qualité d’un pantalon goretex ? C’est simple il suffit de souffler dessus pour voir si le souffle transperce. J’achète. Rajoutez une paire de bâtons et nous voilà prêts.

Martin 

Rafting sur la Kaligandaki

Fidèles à la promesse que nous avons faite à Tintin, n'ayant pu le dénicher sur les hauteurs, nous décidons de nous assurer que le Yéti n'est pas aquatique afin de libérer ce malheureux Tchang.

Nous affrétons donc trois bateaux de la Lotus Rafting Compagny afin de descendre la rivière Kaligandaki.
Le premier bateau est constitué de deux gros boudins et d'une armature métallique. Dirigé par deux rames fixes, il est destiné au transport du matériel.
Le deuxième bateau est un raft. Destiné au transport de troupes, il est composé de 5 personnes plus un guide.
Le dernier bateau est un kayak. Son rôle est de nous alerter des embuscades ennemies et de nous secourir en cas de chute. Nous voilà donc fin prêts tel un escadron rebelle de la guerre des étoiles partant à l'assaut de l'étoile noire.

Bon d'accord j'ai peut-être un peu trop romancé notre deuxième activité népalaise. Vous l'avez compris, de retour de notre trek, comme de vulgaires touristes, nous nous rapprochons d'une agence qui nous propose 3 jours de rafting. Nous nous retrouvons donc avec un allemand et deux américains qui ne connaissent sans doute pas Tintin. Cependant le fait de partir pendant 3 jours sur une rivière avec tout l'équipement nécessaire et sans aide extérieur, donne vraiment un côté expédition.

La Kaligandaki est vraiment très intéressante pour le rafting et le kayak. Les rapides sont nombreux et costauds. Ça secoue sérieusement et ça donne de terribles sensations de vitesse. Observer les guides en kayak est également impressionnant : ils exploitent le moindre remous pour surfer ou réaliser des figures, le tout dans un cadre magnifique. Les canyons sont vertigineux, et parfois s'y écoulent d’impressionnantes cascades de sources chaudes. On trouve sur les rives des plages de sable où nous installons nos campements. Le rafting est, comme la marche, un excellent moyen de découvrir le Népal et les campements donnent vraiment l'impression d'être "into the wild".

Notre équipe de guide est constitué de 4 personnes: un sur le raft, un dans le kayak et deux sur le "bateau à boudins". C'est une équipe expérimentée, capable de monter et démonter le camp en trois coups de cuillère à pot tant est si bien qu'on se sent un peu inutile (nous aurions apprécié participer plus). Ils m'ont impressionné par leur ingéniosité (confection d'une tente avec deux bâches, deux pagaies et un raft) et leur débrouillardise : pancakes et porridge au petit déjeuné.

Une belle expérience donc qui nous a maintenant donné envie de faire du kayak...

Pierre

lundi 6 décembre 2010

On est vivant !

Notre dernier message datant du 13 novembre, vous étiez sans doute mort d'inquiétude de ne pas avoir de nos nouvelles depuis. Rassurez-vous, nous sommes en vie.

Nous sommes vivants, mais il s'en est fallu de peu que nous périssions d'hypothermie au col de Thorung culminant à plus de 5400 m d'altitude ou bien que nous finissions noyés sous les rapides de la rivière Kaligandaki.

Nous avons en effet effectué le trek du tour des Annapurnas du 16 au 30 Novembre. C'est une marche magnifique qui nous a permis d'entrevoir la diversité des charmes du Népal rural. Le paysage change tous les jours, des rizières verdoyantes et des forets luxuriantes jusqu'aux plateaux désertiques et aux vallées mystiques. Observés par les plus hauts sommets du monde s'élevant fièrement à plus de 8000 m d'altitude, nous marchons de village en village en direction de la passe de Thorung.

Nous nous sommes également mesuré à la puissance de la Kaligandaki à bord d'un bateau de la Lotus rafting compagny. Pagayant de rapide en rapide, nous découvrons les vertigineux canyons du Népal et ses plages de sable fin.

Laissez nous vous raconter tout cela en détail...

Pierre