dimanche 22 mai 2011

La grande voie péruvienne



La ville de Huaraz au nord de Lima est réputée pour ces treks, courses et autres activités outdoors. Je me dois donc de faire un peu d’escalade pendant que Martin frôle la mort. Ainsi après deux jours d’acclimatation aux falaises du coin, je pars avec mon guide Ronald à Antacocha. Ne vous y trompez pas Ronald n’a rien à voir avec Mc Donald lorsqu’on roule bien le rrrrr et qu’on ne prononce pas le d.

De plus Ronald est quand même bien typé Péruvien. Il a le nez busqué une mèche brune qui lui cache l’œil gauche un peu à la Tchang dans Tintin au Tibet. Il a les yeux en meurtrière horizontale légèrement en accent circonflexe. Pour finir il est affublé d'une bouche en U à l’envers à la Robert De Niro « you talking to me ? »

L’arrivé jusqu’au site n’est pas une mince affaire puisque le taxi qui nous emmène nous, notre matos et nos vélos, quitte la route asphaltée pour emprunter une piste défoncée qui monte jusqu’à la falaise. Nous croisons quelques enfants semblant sortis de nulle part. Les rares maisons sont en briques de terre. Les champs de blé ou de pomme de terre sont entourés de murets de pierres sèches afin d’éviter que les chevaux les cochons et les moutons en liberté n’y pénètrent. Une fois là haut, c’est sur je suis au milieu de la pampa. La falaise domine le lac d’Antacoche, on a une vue imprenable sur la cordillère blanche.


Le site a accueilli une compétition outoor en 2007. On plante donc la tente sur le bord du lac au milieu d’immenses bosses destinées aux VTT.

Apres deux trois tartines de guacamole, nous nous élançons à l’assaut de la grande voie : arribarriba !!! Le caillou n’est pas exceptionnel mais la vue est à couper le souffle. Les faucons  ne volent pas loin, on dérange deux chouettes qui sortent de leur trou. On croise même un chinchilla croisé avec un Walibi au 2éme relais. En fait Ronald me dit que c’est un Vizcacha qui vie dans les falaises. Enfin c’est quand même râlant de se retrouver a plus de 40m du sol pour croiser un kangourou qui se balade tranquille sans corde ni chausson.


Au sommet l’un des deux points du relais a été éclaté et le deuxième semble quelque peu rouillé. Les Philippe Houet et autre Pif m’ayant martelé la règle qui veut qu’on s’assure toujours sur deux points, je bricole un deuxième point avec une sangle et un mousqueton à vis (safty first). J’exprime ma volonté de descendre en rappel sur les deux points. Quelle ne fut pas ma surprise, de retour à la tente, de trouver la sangle à son baudrier. Ronald m’a laissé descendre sur deux points et lui est descendu sur un clou tout rouillé pour pouvoir récupérer la sangle. «loco Ronaldo »

On passe deux jours à grimper faire du vélo et admirer le paysage avec la réel impression d’être à l’autre bout du monde. Le retour à Huaraz se fait en vélo avec tout le matos sur le dos jusqu’à la route. Une belle expérience qui me permet de dire oui, j'ai fait une grande voie en espagnole.

Pierre

1 commentaire:

  1. Tu aurais du sortir ta lame face à loco ronaldo pour recupérer ta sangle!!

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