dimanche 31 juillet 2011

Tiwanaku


Le Village de Tiwanaku, à 3h de La Paz, abrite les ruines de la civilisation du même nom. Cette civilisation s’est développée de -1560 avant JC à 1200 après JC. L’époque d’apogée allant de 900 à 1200 après JC. Naissant sur les bords du lac Titicaca, cette civilisation aurait étendu son influence sur un large territoire comprenant le sud du Pérou le Nord du Chili et une partie de la Bolivie actuelle.

Les Tiwanaku ne pratiquaient pas de sacrifices humains et leur domination se serait effectuée sans violence. En effet alors que les Wari (peuple contemporain) ou les Incas (plus tard) ont étendus leur influence par des conquêtes militaires, les Tiwanaku ont impressionné leurs voisins par leur puissance religieuse. Ces derniers se seraient donc soumis sans violences.

Les Tiwanaku ont également développé une agriculture irriguée et ont créé de nombreuses variétés de pommes de terre. 





Tête taillée: terrasse Maka Pacha        Porte du soleil terrasse Aka Pacha         Monolite Terasse Aka pacha






La fin de l’empire Tiwanaku correspond à l’émergence des Incas. Cependant un affrontement entre les deux peuples n’est pas avéré. Selon certaines théories, les Incas seraient arrivés à Tiwanaku alors que le village était désert…

Pierre

samedi 30 juillet 2011

Le bonheur est dans le pré



Alors que Martin m’abandonne pour le mariage de sa sœur, je décide d’aller me chercher une nouvelle famille chez les gauchos. Ces cow-boys argentins ont la réputation d’être de gros durs au grand cœur, allons vérifier ça.

David vient me chercher à Salta. Laissez-moi vous décrire le personnage: une paire de botte, un pantalon bouffant et un grand chapeau rond. 2m de haut et le quintal m’a tout l’air d'avoir été dépassé. Je vais tenter d’en faire mon pote je pense que ça vaut mieux.

Il nous emmène jusqu’au ranch à quelques kilomètres de Salta. Il s’agit en fait d’un ancien monastère de 1827 converti en ranch (si si c’est possible). Deux hauts cyprès marquent l’entrée. L’éolienne est rouillée, elle ne tourne plus. En revanche, le barbecue, lui, fonctionne. Deux chiens un chiot et une chèvre s’occupent de l’animation. Sur le côté, devant la terrasse, un enclos de bois parque une vingtaine de chevaux qui attendent d’être sellés.

On me confie Arlequin pour la 1er ballade, il serait croisé avec un cheval de course. Fait voir, ah oui il va vite à m’en faire pleurer les yeux. Après cette belle balade dans les collines, on rentre au ranch ou des grillades nous attendent. En Argentine, il vaut mieux aimer la viande. Ça tombe bien je suis fan.

Le soir petit entrainement au lasso. Il s’agit d’attraper une souche coiffée d’un crâne de vache (pour faire plus réaliste).Le tournoiement du poignet Pierre es muy muy important . L’entrainement est intensif puisque l’on a trois essais. S’ils sont infructueux, il faut courir de la souche jusqu’à la maison (200m) sans se faire attraper par les gars du ranch. Ces derniers sont capables d’attraper le sabot d’un cheval au galop au lasso autant dire que je n’ai aucune chance. Ce n’est qu’au prix d’une négociation acharnée que j’ai échappé à un joli tatouage au fer rouge sur la fesse droite.




J’ai également appris à jouer à un jeux de carte argentin, sorte de rami avec des cartes spéciales et à un jeux d’adresse où il faut envoyer un galet de plomb dans la bouche de crapauds en fer.

Le lendemain matin, je vais chercher les chevaux avec Facou (15ans) l’un de nos guides. Les chevaux sont en liberté dans une soixantaine d’hectares de champs et de petits bois. L’un d’entre eux à une cloche. On les suit donc à l’oreille en suivant les traces et les chiens. Puis on rabat les chevaux au lance pierres. Une fois dans l’enclos, il faut les attraper au lasso pour pouvoir les seller.
 
Le  deuxième jour, je monte Général. Comme son nom l’indique c’est le «chef» des chevaux. C’est une bête immense qui veut toujours être 1ère. Lui aussi à de supers accélérations et tourne à l’angle droit. Le soir barbecue baby-foot, lasso crapaud dodo.

Le lendemain, après un atelier maréchal ferrant, je rentre à Salta et j’ai bien du mal à quitter ce magnifique endroit.

Pierre

vendredi 29 juillet 2011

San Pedro de Atacama


Ce qui frappe tout d’abord c’est l’absence d’arbres. C’est le désert vous me direz. Ok mais ça frappe quand même. Des étendues de centaines de kilomètres sans un petit sapin ou un eucalyptus. Je ne demande pas du chêne centenaire mais une petite touche par ci par là.

Ce qui frappe ensuite c’est le froid. C’est l’hiver vous me direz. Ok mais ça frappe quand même. J’ai testé pour vous le -18°C à 6h30 du mat avec le vent qui vous transforme en glaçon. J’avais les cils qui se glaçaient en stalactites et stalagmites. Mais cela valait le coup car c’était pour voir des geysers. Après un petit tour, un petit bain dans des sources chaudes. Dedans ça va, le problème c’est la sortie. Faut être rapide. Très rapide. Bon à San Pedro, il ne fait pas aussi froid mais ça frôle souvent le zéro la nuit et bien sûr pas de chauffage dans les hôtels ; en tout cas pas dans le nôtre.  

Ce qui frappe surtout, c’est la beauté des lieux. La cordillère des Andes d’un côté, le désert de l’autre. Et des canyons, des dunes, des lacs, un ciel bleu. Un vrai décor de western.


Les dunes, nous nous sommes frottés à elles en faisant du sandboard. Et nous voilà transformés en bonhomme de sable.


Les canyons, nous les avons explorés à vélo. S’enfoncer dans ces étroits chemins bordés de murs de terre ou de pierre, c’est rentrer au milieu d’une BD de blueberry, c’est accompagner Lucky Luke, c’est faire partie d’un film de cow boy. C’est magique.


Le désert, nous l’avons découvert à cheval. Sur nos fières montures, au pas ou au galop, nous voilà parti avec la version chilienne du garçon de ferme.


Les lacs, nous y avons trempé les pieds. Et le reste du corps d’ailleurs. Dans un lac salé nous avons vérifié que lorsqu’on plonge un corps dans l’eau, le téléphone sonne. Heu non. Quand on plonge un corps dans une eau très salée, il flotte tout seul.

Et le ciel. Le ciel nous l’avons observé la nuit. Avec Alain, un astronome français. La pureté du ciel permet de voir à l’œil nu beaucoup plus que le parisien quand il lève la tête une nuit claire du mois d’août. Croix du sud, lumière zodiacale, voie lactée, mercure, saturne, constellations du zodiac … Et on observe ensuite à l’aide de télescopes, nébuleuses, super géante rouge, anneaux de saturne,… Etonnant.

En un mot, San Pedro c’est beau.

Martin

mercredi 20 juillet 2011

L´esprit des moais


Petit retour en arrière pour vous conter un événement survenu début mai. Et relaté uniquement maintenant car j´ai maintenant le fin mot de l´histoire.


Tout débute sur l´ile de Pâques au cours d´une journée vadrouille à la découverte des moais. Nous louons un petit 4x4 pour visiter les coins reculés de l´ile. Nam Kim, une coréenne qui vit du récit de ces voyages, nous accompagne. La journée se passe sans problème et le soir pour nous remercier de l´avoir conduit Nam Kim nous cuisine un sorte de crèpes aux fruits de mer. Très bon. Enfin très bon jusqu´à ce que je mette en doute la fraicheur des fruits de mer car je me couche avec un bon mal de bide.

Et je me reveille avec un bon mal de bide ou plutôt avec une boule au ventre. Au sens littéral, je sens sous la peau une petite boule qui me fait mal surtout quand j´utilise les abdos. Pas grave me dis je. Cela va passer.

Et ma boule de rester. Et moi de lui trouver une explication mystique: c´est une boule d´energie. J´ai du facher un esprit pascuan ou au contraire, je suis le nouvel élu et on va bientôt me demander de sauter de la falaise pour aller récupérer un oeuf de fregate sur l´ile d´en face.

Après 3/4 jours ma boule s´estompe un peu. Et nous quittons l´ile de Pâques pour le Pérou. Là par acquis de conscience (et pour me rassurer), je décide de consulter un médecin.

Pierre m´accompagne à la clinique internationale parce que je ne parle pas un mot d´espagnol. A l´époque je ne savais même pas commander une bière tout seul, c´est pour dire. La clinique n´a d´internationale que le nom et Pierre m´arrange un rendez vous.

Gentillement on m´affuble d´une infirmière qui parle un peu anglais pour traduire mes symptômes au doc.
I feel like a ball in my belly, doc. Et d´autres phrases aussi jolies pour expliquer mon problème.
Et sans même m´osculler le diagnostique tombe. L´infirmière est bien embêtée car elle ne sait pas comment traduire le mal en anglais. Je lui épargne de chercher trop longtemps parce que "hernia", j´ai compris.

Le doc me palpouille le bide et confirme une hernie épigastrique. Enchanté.
Il m´invite à revenir à 16h pour voir un chirurgien. Genre un chirurgien, c´est pour opérer ça. Je ne peux pas plutôt voir un kiné plutôt ? C´est plus sympa les kinés, je trouve.

A 16h le chirurgien abonde dans le sens du doc. Pour le diagnostique tout le monde est d´accord. En revanche pour les suites à donner, ça n´a pas l´air très clair. Il me dit qu´il peut m´opérer si je veux ou que je peux attendre mais il ne sait pas trop combien de temps. Je réponds la même chose qu´au vendeur à qui je n´ai pas vraiment envie d´acheter le gros pull en laine de lama: "bamos a pensar".

Je file sur le net pour en savoir plus (on choppe de l´info comme on peut). Je rigole en voyant que ce type d´hernie se déclare généralement chez les halterophiles et les grands sportifs. Enfin sur le premier site. Un autre site semble plus pour moi en précisant que la cause peut aussi venir d´une forte toux (mon cas pendant 3 semaines en Polynésie). 

Quand le décalage horaire le permet, j´appelle la cellule de crise en France (mes parents) qui après des coups de fils aux medecins me disent que je peux continuer à voyager mais sans faire d´effort. Plus de sport et aussi ne pas porter de choses lourdes.

J´ai donc continué le voyage au Pérou et en Bolivie en levant le pied. J´ai fait une coupe franche dans le sac à dos histoire de ne porter que le nécessaire. Et Pierre m´a souvent porté des affaires notamment au cours de balades à la journée. J´en profite pour le remercier! Merci gas!

La fin de l´histoire se passe à Beaune où j´ai passé une échographie. C´est une fille. Heu non. Une échographie du bide où j´ai vu ma rate, mon foie, mes poumons, ma vessie, mes abdos, mon coeur,...
Un vrai cours d´anatomie personalisé.

Le médecin a confirmé la hernia epigastrica. Elle s´est résorbée mais peut malheureusement revenir. Pour le moment pas de contre indication pour faire du sport. J´ai donc repris mes séances de portée de fonte.

Bon je croise les doigts pour que cela ne revienne pas.
Un conseil: ne pisser jamais contre un moais. Les esprits pascuans sont très forts.

Martin
PS: la cuisine coréenne n´était donc pas en cause. Et les fruits de mer étaient frais.  

mardi 19 juillet 2011

Clacos

A la coccinelle de Couches (71490), moi BHL (comme certains m´ont appelé pendant mon retour en France - rapport à la chevelure) j´ai choisi un beau camembert pas trop fait parce qu´il aura le temps de se faire et surtout au lait pasteurisé parce que le douanier chilien est dure en affaire (cf cette histoire de pommes de terre jetées à la poubelle).

Le clacos, origine France, c´est pas pour moi. Moi Justine Bieber (comme certains m´ont appelé pendant mon retour en France), j´ai fait le plein de fromage. Non le fromage c´est pour Pierre. "Rapporte moi du fromage" a t-il glissé à Choppin (comme certains m´ont appelé pendant mon retour en France) entre un message pour ses parents et la consigne de féliciter Alice et Guillaume.

Je mets le camembert dans un sac et le sac dans mon baluchon et je mets le tout dans le coffre et je mets ma personne dans la voiture. Direction la gare de Beaune. A la gare de Beaune, le train a 15 min de retard. C´est pas grave. J´attends avec mon clacos. Tout les 2 on attend puis on monte dans le TER pour Dijon. A Dijon, on file tous les 2 au quai J et on monte dans le TGV pour Paris Lyon comme indiqué sur le panneau. "Paris Lyon" histoire de perdre le touriste étranger.

A Paris, moi Jean Sarkozy (comme certains m´ont appelé pendant mon retour en France) avec mon balluchon (dans lequel se trouve le clacos) je prends la ligne 14 puis le RER B pour Roicy.

A l´enregistrement, moi Monsieur de Charette (comme certains m´ont appelé pendant mon retour en France), je laisse mon balluchon et j´embarque pour Sao Paolo avec une heure de retard. A Sao Paolo j´embarque dans l´avion avec 50min de retard et j´arrive frais comme un fruit de merde à Santiago mercredi.

Moi Beigbeder (comme certains m´ont appelé pendant mon retour en France) passe le contrôle immigration et j´attends mon balluchon et son contenu. Après une attente de 45 min je retrouve mon sac à dos mais après seulement quelques mètres le chien de la douane me saute dessus.

Oui monsieur le douanier, je suis un horrible passeur de fromages qui puent. Mais regardez, je fais cela en tout transparence, j´ai coché la case "je suis un terroriste français avec du fromage et du vin dans son sac". Bon je suis sommé de montrer le clacos en question.
Lait pasteurisé, monsieur le douanier.
Ok ça passe.
Rien d´autre ?
Si monsieur le douanier, moi Antonio Banderas (comme certains m´ont appelé pendant mon retour en France) je transporte un chateau de Dracy millésimé de l´année 2009, à la robe rubis et au nez de cassis.
Ok ça passe.

Le lendemain.
Avec mon pote le clacos (qui est maintenant fait vu l´odeur), je monte à bord du bus qui a pour destination San Pedro de Atacama (25h de trajet). J´arrive finalement samedi matin à destination avec un jour de retard sur la date prévu mais Pierre devrait pas être en avance car la neige complique la traversée des Andes.
Effectivement Pierre n´est pas là. 
Le clacos pue maintenant franchement. Pierre dépêche toi.
Le dimanche pas plus de bus en provenance de l´autre côté des montagnes
Ni le lundi.
Ni le mardi.
J´ai été obligé d´attacher le clacos qui maintenant est capable de bouger tout seul. 

Devant les aléas de dame nature et par l´odeur (qui a maintenant traversé les Andes) alléchée, Pierre s´est lancé dans un contournement dont l´issue n´est pas encore connu à ce jour.

Moi Frédéric Lefebvre (comme certains m´ont appelé pendant mon retour en France), je peux attendre. Mais le clacos, je ne garantis rien.

Martin (comme certains m´ont appelé pendant mon retour en France)

lundi 18 juillet 2011

I’m a poor lonesome cow boy


Moïse a scellé les chevaux et fait les provisions pour trois jours. Nous partons, avec Baillos et Pancho deux petits chevaux trapus, en longeant la voie ferrée.

Nous bifurquons en suite et nous traversons une faille dans la roche rouge de 2m de large et de 30m de haut en direction du canyon del Dueden. El Dueden est une légende décrivant une personne de petite taille avec un sombrero, une canne, une main d’acier, l’autre de coton. Malgré nos regards à l’affut, nous n’avons pu l’appercevoir. Nous poursuivons donc notre route jusqu’aux méandres del Rio Tupiza où nous déjeunons dans la poussière emmenée par de puissantes rafales.  On passera la nuit dans un petit village désolé. Par chance il y a un terrain de foot et trois gamins avec une balle. On joue sur le terrain de filles, en effet une habitante du village m’explique que lors des fêtes, les villages s’affrontent sur les terrains de foot. Les hommes sur le grand, les femmes sur le petit.

Le lendemain, nous poursuivons notre route jusqu’au canyon del condor. Nous traversons le village fantôme de Viscachani. Soudain nous tombons dans une embuscade… de trois chiens galeux. Nous nous en sortons sans dommages et nous poursuivons notre route au milieu des rochers et des cactus. Arrivés au canyon del condors, qu’est ce qu’on voit ? Oui des condors comment vous savez ?  

Nous rebroussons chemin en longeant le Rio. Cependant alors que nous traversons la rivière, mon cheval s’enfonce dans les sables mouvants. Ça n’est qu’au prix d’une astucieuse manœuvre (ou plus exactement à la faible profondeur de la flaque) que mon cheval s’en sort indemne. Nous rejoignons le village désolé, où  nous aidons une famille à mettre en sac du guano destiné aux cultures.

Le troisième jour, nous rejoignons Tupiza. Il est bien difficile pour nous de quitter ces paysage de western aux cactus immenses et aux canyons rougeoyants. Seuls mes fesses sont heureuses de ne plus se faire tanner par le cuire de ma selle.



 Pierre 

dimanche 3 juillet 2011

Huayana Potosi 6 088m



Lever 00h15 enfin lever, disons plutôt que je me mets debout, je n’ai pas vraiment dormi dans ce refuge à  5 100m d’altitude. J’enfile mes trois pantalons, mon T-shirt, mon pull, ma polaire et ma veste. Je descends récupérer mon casque, mon piolet, mes crampons et j’enfile mon baudrier. Tout le monde s’équipe, la pression est palpable. Je tente d’avaler quelque chose, un peu de pain de la confiture, catastrophe il n’y a plus de café, tant pis un maté de coca fera l’affaire.

Le top départ est donné par le chef des guides, on marche jusqu’au glacier qui est à quelques pas. Je fixe mes crampons et Félix notre guide nous encorde Paul et moi. Nous sommes trois par cordée et mon cousin Paul fera le troisième larron. Je mets quelques feuilles de coca dans ma bouche et j’avale un cachet de paracétamol. Il y en a bien un des deux qui va pouvoir faire quelques chose contre ce mal de tête.

La lente ascension commence alors. De petits pas réguliers calés sur ceux de Félix à la lueur de la frontale. Plus je monte plus le mal de tête s’accentue. Je commence à avoir une envie de plus en plus sérieuse de vomir. Ne vomis pas Pierre tu vas avoir besoin d’énergie pour la suite. On avance dans la nuit sans lune il commence à neiger. On distingue tout de même les lueurs de La Paz au loin et cette belle image peine à me faire oublier mon mal de tête.

Chaque pas est un effort. Le simple fait de changer les feuilles de coca de côté dans ma bouche me demande un effort surhumain.  Les rares pause sont salvatrices, je suis à deux doigts de m’endormir de fatigue lors de l’une d’entre elle. On continue et je décide de débrancher mon cerveau. Je suis une machine programmée pour aller en haut. Tu es une machine Pierre, tu es une machine, on te demande pas ton avis tu vas là haut.

7h du matin on aborde la dernière partie, une crête d’un mètre de large et de 20 mètres de long jusqu’au sommet. Félix nous dis de faire très attention car c’est dangereux. Je sais pas si je te l’ai dis Félix mais je suis une machine, je ne peux pas tomber. Ça n’est qu’au milieu de la crête que je me rends compte de l’apique de chaque côté de cette bande de glace. Quelques mètres encore et c’est le sommet.

Ça y est je l’ai fais. La vue du sommet est aussi belle que son ascension a été difficile. Derrière nous le soleil levant dessine l’ombre fantomatique du sommet. Au loin, le lac Titicaca. Devant nous La Paz est sous la mer de nuages. Un liseré orange coiffe la cordière Royale. Mon Dieu que c’est beau, Pierre t’as pas le droit de vomir face à ça.

La descente est interminable mais ça va de mieux en mieux. Au refuge une soupe m’attend. Ce soir quand on sera à la Paz, c’est sûr je dors 24h d’affilée.

Pierre