samedi 28 mai 2011

Las Shacshas

A l’occasion de la Fête de la Soledad entre le 1er et le 13 mai, se déroule à Huaraz, la fête des Shacshas. Et bien entendu Va Jouer Ailleurs y était afin de vous conter l’évènement.

Cette fête est d’origine Inca, elle aurait été reprise par les évangélistes espagnoles.

Chaque village des alentours de Huaraz et plusieurs quartiers de la ville disposent d’une troupe de danseurs et de musiciens. Le nombre de danseurs et de musiciens semble variable, en général une quinzaine de danseurs pour une quinzaine de musiciens. Il y a deux catégories de musiciens : les flûtes et les tambours et puis c’est tout.

Les danseurs, eux, ont un accoutrement très particulier : Ils ont des grelots sur les tibias, ils portent une sorte de longue chemise très colorée barrée d’une "écharpe de maire" portant le nom du village. Ils portent un masque et sont coiffés de trois longs plumeaux qui partent du front vers le haut.

La procession se déroule avec les danseurs qui précèdent les musiciens. Les danseurs font une sorte de pas chassé en agitant les mains. Le plus impressionnantes sont les danses qui sont réalisées sur les places. Il s’agit de chorégraphies très  entraînantes et rythmées par les tambours alors que les flutes hurlent la mélodie. On a parfois l’impression que les danseurs sont en transe et animés par le battement animal des tambours.

Ce qui est époustouflant  c’est que ces  groupes chantent et dansent  toute la journée et toute la nuit. Je les soupçonne d’avoir recours au Pisco (l’alcool local) et autre substances naturelles pour tenir le coup.

En tout cas le spectacle est impressionnant il ne ressemble à rien de ce qu’on a pu voir jusqu’à présent et nous a renvoyé l’espace d’une soirée au temps des Incas.

Pierre

dimanche 22 mai 2011

La grande voie péruvienne



La ville de Huaraz au nord de Lima est réputée pour ces treks, courses et autres activités outdoors. Je me dois donc de faire un peu d’escalade pendant que Martin frôle la mort. Ainsi après deux jours d’acclimatation aux falaises du coin, je pars avec mon guide Ronald à Antacocha. Ne vous y trompez pas Ronald n’a rien à voir avec Mc Donald lorsqu’on roule bien le rrrrr et qu’on ne prononce pas le d.

De plus Ronald est quand même bien typé Péruvien. Il a le nez busqué une mèche brune qui lui cache l’œil gauche un peu à la Tchang dans Tintin au Tibet. Il a les yeux en meurtrière horizontale légèrement en accent circonflexe. Pour finir il est affublé d'une bouche en U à l’envers à la Robert De Niro « you talking to me ? »

L’arrivé jusqu’au site n’est pas une mince affaire puisque le taxi qui nous emmène nous, notre matos et nos vélos, quitte la route asphaltée pour emprunter une piste défoncée qui monte jusqu’à la falaise. Nous croisons quelques enfants semblant sortis de nulle part. Les rares maisons sont en briques de terre. Les champs de blé ou de pomme de terre sont entourés de murets de pierres sèches afin d’éviter que les chevaux les cochons et les moutons en liberté n’y pénètrent. Une fois là haut, c’est sur je suis au milieu de la pampa. La falaise domine le lac d’Antacoche, on a une vue imprenable sur la cordillère blanche.


Le site a accueilli une compétition outoor en 2007. On plante donc la tente sur le bord du lac au milieu d’immenses bosses destinées aux VTT.

Apres deux trois tartines de guacamole, nous nous élançons à l’assaut de la grande voie : arribarriba !!! Le caillou n’est pas exceptionnel mais la vue est à couper le souffle. Les faucons  ne volent pas loin, on dérange deux chouettes qui sortent de leur trou. On croise même un chinchilla croisé avec un Walibi au 2éme relais. En fait Ronald me dit que c’est un Vizcacha qui vie dans les falaises. Enfin c’est quand même râlant de se retrouver a plus de 40m du sol pour croiser un kangourou qui se balade tranquille sans corde ni chausson.


Au sommet l’un des deux points du relais a été éclaté et le deuxième semble quelque peu rouillé. Les Philippe Houet et autre Pif m’ayant martelé la règle qui veut qu’on s’assure toujours sur deux points, je bricole un deuxième point avec une sangle et un mousqueton à vis (safty first). J’exprime ma volonté de descendre en rappel sur les deux points. Quelle ne fut pas ma surprise, de retour à la tente, de trouver la sangle à son baudrier. Ronald m’a laissé descendre sur deux points et lui est descendu sur un clou tout rouillé pour pouvoir récupérer la sangle. «loco Ronaldo »

On passe deux jours à grimper faire du vélo et admirer le paysage avec la réel impression d’être à l’autre bout du monde. Le retour à Huaraz se fait en vélo avec tout le matos sur le dos jusqu’à la route. Une belle expérience qui me permet de dire oui, j'ai fait une grande voie en espagnole.

Pierre

lundi 16 mai 2011

pure peur au peru

Le tunnel avec la lumière blanche au bout. Je sors du tunnel du coté de la lumière blanche. Bon la bonne nouvelle c'est qu'il y a quelque chose après, la mauvaise c´est que c'est plutôt effrayant. Mais je ne suis pas entrain de passer de l´autre cote, je suis bien réveillé et je ne sais pas si c´est mieux.
Vous ne comprenez rien à ce que je dis. Et je vous comprends. Alors retour en arrière.

Nous sommes arrivés au Pérou il y a une semaine et dans la cordillère blanche il y 4 jours. Ne pouvant pas faire de sport momentanément, j´ai laissé Pierre faire de l´escalade. (Mais non on ne s´est pas engueulé, bande de mauvaises langues). Je suis parti en vadrouille dans la région. J´ai été a Chavin, un site archéologique vieux de 2800 ans puis voir les hauts sommets de la cordillère depuis un lac d´altitude aux eaux turquoises.

Aujourd´hui, me voila parti pour le Canon del Pato, le Canyon du Canard. Je le reconnais cela ne fait pas vraiment peur comme nom. Il se trouve que l´expression "la route de la mort" a déjà été prise par la Bolivie et l´expression "la descente de la mort" désigne une rue de Dracy qu´il convient de descendre en vélo sans utiliser les freins (ou plutôt le moins possible car personne n´a réussi à passer la chicane sans freiner). 

Bref, je prends un minibus pour descendre le canyon du canard, lieu où se rencontre la cordillère blanche et la cordillère noire. La descente sur une piste en terre est superbe, le canyon mesurant jusqu´a 1000 m par endroit. Je quitte le bus à Hullanca, fait un tour du pueblo, déjeune et ensuite je me pose sur la route principale pour attendre un bus qui remonte le canyon. Après 1h d´attente je monte dans un bus, un grand. C´est la que commence le grand frisson. Plus stressant que le saut à l´elastique, plus dangereux que le saut en parachute, plus effrayant que le grand 8. 

En montant dans le bus, je me dis qu´il est beaucoup trop grand, beaucoup trop large et beaucoup trop haut pour ce type de route. Inadapté, c´est le mot. Cela se confirme très vite. Dans les épingles, il ne passe pas, son rayon de braquage étant trop important. Il est obligé de faire une manoeuvre. Dans les tunnels, il manque de toucher les bords ou le haut. Mais le vrai problème c´est qu´il est trop large pour la route et qu'il conduit beaucoup trop vite.

La route fait la largeur d´une voiture et on frôle continuellement le précipice à une allure déraisonnable (et je pèse mes mots). Rapidement je m'inquiète. Non, il n'y a pas de barrières de sécurité.


Le tunnel. Nous y voilà. La lumière blanche. La sortie. L'effroyable.

On double des vélos alors qu´il n´y a pas la place. C´est simple depuis la fenêtre, on ne voit plus la route sur le coté mais uniquement le précipice. L´inquietude laisse place à la peur. Qui ne fait qu´augmenter lorsque le pneu arrière droit chasse à gauche à cause d´une pierre (le vide est a gauche). Puis la peur part.

Pour être remplacée par la panique. En effet, le chauffeur s´arrête pour que quelqu´un descende du bus afin de le guider dans un passage très étroit. Mon péruvien de voisin n´est pas rassuré non plus. Je me vois déjà dans les faits divers "un touriste français meurt dans un accident de bus qui a glissé au fond d´un canyon".

Le chauffeur avance doucement. Je me dis que cela ne passe pas. Le chauffeur continue et là on sent la roue arrière gauche qui s´enfonce dans ce qui doit être le bord du précipice. J´ai le trouillomètre à zéro.Je ne peux pas mourir maintenant, merde. Je suis en plein milieu d´un Fred Vargas. Je ne peux pas mourir sans connaître l´assassin. Et Adamsberg, est ce que les choses vont s´arranger avec Camille? Et Danglard et son problème de bouteille. Non pas maintenant. Et je n´ai pas encore goûté le Château de Dracy 2010. Non merde pas là. Pas comme ça. Laissez Danglard finir sa bouteille, moi la mienne. Laissez Adamsberg parler avec Camille et boucler l´assassin. Et laissez moi poursuivre ma route.
Le chauffeur continue la sienne, de route. La roue arrière gauche doit plus vraiment être sur le chemin car le bus penche bizarrement. Le bus progresse et finalement on passe. Ouf!

Le dernier coup de flip, je viens de l´avoir en lisant un article sur un bus qui est tombé au fond du canyon faisant des dizaines de morts.

Je vais prendre une bière pour me remettre de toutes ces émotions. Et peut être bouffer un "arroz con pato" un canard avec du riz.

Martin

Mais Heu….

Maman via Skype « Dit donc votre blog la »
Pierre « et ben ? »
Maman « J’ai l’impression que c’est surtout Martin qui le met à jour »
Pierre « Même pas vrai, j’ai écris sur les dauphins les chevaux et tout ça »
Maman « Et dis donc  t’as vu tout ce qu’il a écrit Martin par rapport à toi ? qu’est qu’il se passe t’as peur de faire des fautes d’orthographe ? »
Pierre « Mais non c’est pas ça mais… »
Maman « Tu pourrais écrire plus quand même non ?»
Pierre « Oui t’as raison Maman faut que j’écrive plus."
Il parait qu'il faut toujours écouter sa Maman même a l'autre bout du monde alors voilà un nouveau post.

Pierre

mardi 10 mai 2011

La chevauchée fantastique de Va Jouer Ailleurs.



Ah l’Ile de Pâques et ses mystérieux moais, le culte de l’homme oiseau… Vous vous dites qu’après le post de Martin le pauvre Pierrot n’a plus rien à raconter! Et bien détrompez-vous et laissez-moi vous compter la fabuleuse histoire de la chevauché fantastique de va jouer ailleurs.

Nous prenons rendez-vous avec Pantu (c’est comme Panta notre guide népalais sauf qu’il y a un u à la fin) pour une balade à cheval. Pantu étant réputé sur l’ile nous nous attendons donc à partir avec un groupe de touristes anglais mous de la cravache à faire du pas tout du long. On y va quand même, il parait que c’est beau.

Nous nous présentons à l’heure dite et Martin a pris soin de ne pas oublier son chapeau. En arrivant au « ranch » mesdemoiselles surprise et déception nous attendait. En effet notre guide ne sera pas Pantu (un grand barbu aux cheveux long) mais Nathalie (une jeune pascuane à chapeau et à tatouages ) Tant pis nous décidons de quand même faire la balade même si nous ne sommes pas accompagnés du patron mais d’une jolie autochtone.  On s’équipe : guêtrés et bombes (tant pis pour le chapeau) et en selle.

La chevauché fantastique se constitue donc des « cavalleros » suivants :
Nathalie : savait monter à cheval avant de marcher
Martin : issus du centre de formation de Sommant  71 Saône et Loire en pleine contré morvandelle. Sa monitrice lui aurais dit, je cite « Ah mais c’est toi Robert Redford en fait non ? »
Pierre : éducation maison : N’est cavalier que celui qui est tombé 7 fois. Les chutes avec selle ne comptent pas. J’en profite pour faire une spéciale dédicace à feu Phoebus le cheval familial qui m’a appris à monter. Merci mon bubu.
Autant vous dire que nous avons là la crème de la crème de la cavalerie. Les Kevin Costner et autre Mario Luraschi n’ont qu’a se rhabiller. Les coudes au corps, les talons baissés, le regard au loin et c’est parti.

Mon cheval s’appelle Mata uru ça veut dire paupière mi clauses en Pascuan, mon destrier souffrirait de Narcolepsie.
«  Attends Nathalie tu te moques de moi là, t’a entendu ce que je viens de dire on est la crème de la crème on ne monte que des entiers, j’ai fini 2ème au Palio de Sienne en 1994 moi »
Nathalie « Creo que tengo la solution » Elle arrache une branche d’eucalyptus pour m’en faire une cravache  « con eso tu cavallo va transformar se en un fusée »
Effectivement ça marche Mata uru est plus réactif.

Nous traversons des paysages magnifiques. Nous chevauchons dans des prairies bordées de volcans survolés par les milans attendant sans doute notre affrontement avec les frères Daltons. Nous passons à proximité de Ahu Akivi, les moais représentant les 7 fils du roi Auto Matu’a envoyés en éclaireurs sur l’Ile de Pâques. Par quelques derniers coups de talons, nous atteignons Maunga Terevaka, le point culminant de l’Ile, à la vitesse de la marée montant dans la baie du Mont St Michel.  

Nous admirons cette vue magnifique un brin d’herbe dans la bouche. Nous apercevons les trois pointes de l’Ile entourés par l’océan, effectivement c’est une ile, il n’y a plus de doutes.

Le retour se fait plus rapidement, je découvre que Mata uru n’était pas si fatigué que ça. Il a une bonne vitesse de pointe en fait et il semble mieux tenir le galop que Phoebus. Attend bubu t’énerves pas c’est pas une critique c’est juste un constat.

En rentrant, on douche les chevaux, et on fait la bise à Nathalie. Une bien belle journée en tous cas.

C’est à peu près comme ça que s’est déroulée la chevauché fantastique de va jouer ailleurs.

Pierre

dimanche 8 mai 2011

l'île de Pâques




L’île de Pâques et son mystère. Cette île a toujours été entourée de questions.
Va Jouer Ailleurs fait la lumière. Avec l’aide et l’expertise de Lili, son guide. Lili est une française installée depuis 28 ans à l’île de Pâques. Elle a épousé un pascuan et elle en connait un rayon.

On peut résumer le mystère de l’île de Pâques en 5 questions.

D’où viennent les habitants de l’île, les pascuans ?
Comment ils sont arrivés jusqu’ici ?
Qu’est-ce que représentent leurs statues ?
Comment ils faisaient pour les transporter ?
Pourquoi les statues étaient toutes à terre lorsque les navigateurs européens sont arrivés ? 
(ou comment expliquer le déclin de cette civilisation ?)

1. D’où viennent les pascuans ?

Les théories qui s’affrontent ou plutôt se sont affrontées sont au nombreux de 3. La théorie la plus folle affirmait que l’île de Pâques était la partie émergée d’un continent englouti. Appelé le Atlantide si ça vous chante. Ainsi les Pascuans viendraient de nulle part. Ils auraient toujours été ici. Cette théorie est romantique mais une étude des fonds marins ou des plaques de la croute terrestre a cassé depuis longtemps cette idée de continent englouti.

Une théorie plus plausible veut que les pascuans viennent d’Amérique du Sud. Pas con comme idée quand on regarde une carte. L’île de Pâques est plus propre du Chili que du reste de la Polynésie. Qui plus est, on retrouve sur l’île une plante, le taro, originaire d’Amérique du Sud. Un historien a même été jusqu’à effectuer un voyage dans les conditions de l’époque depuis le continent jusqu’à une île de Polynésie pour prouver son propos. Cependant, les linguistes sont formels : les pascuans parlent une langue originaire d’Asie.

Les Pascuans et l’ensemble des Polynésiens sont donc asiatiques. Parti de l’Asie il y a plus de 2000 ans, ils ont d’abord progressé vers la Papouasie. Là ils se sont métissés au contact des Papous, peuple à la peau noire. Puis les années ont changé peu à peu ces asiatiques en polynésien. Quand je suis arrivé à Tahiti j’ai été surpris de voir des gens grands et hyper baraqués. Or l’asiatique est plutôt de petite taille. On me rétorque à juste titre qu’il y a en chine plusieurs peuples de grandes tailles. 

D’après l’histoire locale, un roi polynésien aurait perdu la guerre et comme il était de coutume à l’époque, il était contraint d’abandonner son île. Il a envoyé ses 7 fils dans différentes directions afin de trouver une nouvelle île. Un des fils a atterri à l’ile de Pâques et il est revenu chercher toute sa famille après. Cela date d´environ 900 ans après JC.

Quid du taro me direz-vous ? Il est prouvé que les polynésiens ont accosté sur le continent américain. De là, le taro a été ramené en Polynésie et les pascuans en ont embarqué avec eux quand ils ont quitté leur île perdue à la guerre.

Les pascuans viennent de Polynésie qui a été peuplée par des asiatiques. 

2. Comment sont-ils arrivés jusqu’ici ?

Ici les théories sont toutes d’accord pour dire qu’ils ont utilisé le bateau. En revanche quelques explications ne sont pas superflues pour comprendre comment parcourir 4000 km avec une pirogue.
Les polynésiens sont de grands marins. Tous les navigateurs du XVIIIème qui ont accosté en Polynésie le reconnaissent. Ils naviguaient sur des grandes pirogues à 2 flotteurs (un catamaran en d’autre sorte) et la capacité de ces bateaux pouvaient monter à 60 personnes. 
Comme Bougainville et compagnie, ils utilisent les étoiles pour se diriger. Mais à la différence de Bougainville et consorts, ils n’utilisent presque que ça. Ils ont ensuite deux trois autres trucs et astuces. Par exemple lorsque le roi envoie ses 7 fils rechercher une île, il convenait disons de prendre une direction pendant 2 lunes. Après les 2 lunes, on rentre à la maison. Pour cela ils emmenaient 2 tortues avec eux. La tortue revient toujours à son endroit de naissance. Ils mettaient une tortue à l’eau et ensuite ils la suivaient. Une autre technique consiste à emmener un cochon. Ce dernier est un bon nageur et il a un odorat très développé. Lorsque vous le mettez à l’eau, il se dirige vers la terre la plus proche.

Et l’eau ? Il doit en falloir des litres d’eau douce pour parcourir des milliers de kilomètres sur l’océan. Ils prenaient des réserves d’eau douce, bien sûr. Ils récupéraient l’eau de pluie, ça semble évident. Sinon, ils devaient faire comme les marins en manque d’eau douce : cuisiner à l’eau salée. Une soupe à l’eau salée, ça passe. En plus en prenant l’eau à quelques mètres de profondeur et pas à la surface, l’eau est moins salée. Dernier truc pour survivre sur votre radeaux si un jour votre avion s’écrase en mer : suçoter le bulbe rachidien du thon. Ce dernier contient de l’eau. Sur un thon de 50km, le bulbe rachidien contient un demi-litre.

Pour la nourriture, on se fait moins de soucis. La pêche et les polynésiens font qu’un.

La dernière chose pour arriver en vie sur une ile perdue au milieu de l’océan Pacifique, c’est une bonne dose de chance. On parle en effet de ceux qui ont réussi mais il est certain que de nombreux polynésiens sont morts en mer à cause de tempêtes, de manques d’eau ou de nourritures. 

Les polynésiens sont arrivés sur l’île de Pâques grâce à leurs talents de marins et leur connaissance des étoiles.


3.Qu’est-ce que représentent les moais, leurs statues ?

Big Brother is watching you
Il ne s’agit pas de dieux mais de sépultures.  Mesurant de 2 à 10 m, les moais sont faits en tuf volcanique taillé avec du basalte, une roche plus dure. Ils sont recouverts d’une coiffe rouge.

L’île est divisée en tribus ou clans. Le chef partage son territoire en autant de fils qu’il a. Ainsi au fil des siècles, les clans se sont multipliés. Il y en a eu jusqu’à 250 dont la taille variaient entre 50 ou 100 âmes. 
Durant la vie du chef de clan, ses administrés construisent une statue en pierre  qu’ils extraient du volcan sacré aujourd’hui appelé carrière. Ils travaillent en fonction des récoltes. Si le chef de clan peut nourrir des ouvriers, ceux-ci taillent la pierre. Dès qu’il ne peut plus, les ouvriers retournent à leurs jardins. Une fois terminée la statue attend à la carrière.

Lorsque le chef de clan meurt, la statue est transportée au village et installé sur un ahu, lieu de sépulture. A ce moment-là on rajoute les yeux en corail blanc et la coiffe rouge. Le moai symbolise ainsi que le chef n’est pas mort, que son esprit continue de vivre et que sa force, la mana, nourrit le clan. Le moai regarde le village ainsi personne ne peut passer à côté de ce chef qui vous surveille et vous protège. Le corail placé dans l’orbite de l’œil donne l’impression que la statue est effectivement vivante. La coiffe rouge représente les cheveux que l’aristocratie teignait en rouge. C’est donc une manière de rappeler l’autorité du chef de clan.

La représentation du moai est très proche des tikis que l’on trouve dans le reste de la Polynésie. Habituellement dessiné sur le tapa (une espèce de papier faite à partie de l’arbre à pain) ou sculpté sur du bois, le tiki a été ici transposé sur la pierre et les dimensions sont allés en croissant.

On peut se demander pourquoi seuls les pascuans ont développé ce culte. Tout est affaire d’isolement et de désolation. Il faut bien comprendre que la vie sur l’île de Pâques n’était pas facile, beaucoup plus difficile que dans les îles de la Polynésie française. Le climat est plus difficile, les récoltes moins abondantes et le plancton étant moins présent, il y a moins de poissons.
Ces conditions difficiles ont été le terreau pour le développement d’un culte.  Pour Lili, il suffit de voir où sont nés les grandes religions pour comprendre. Elles sont toutes nées dans des endroits désertiques. Je ne m’engage pas plus loin dans cette voie.

En résumé et en bref, le moai est une sépulture.

4. Comment étaient transportées ces statues ?

Il est de coutume de croire que c’est la quantité importante de bois nécessaire au transport des moais qui a entraîné la chute de cette civilisation. A priori, cela est faux. Pour les raisons de la chute de la civilisation, il faudra attendre le prochain point (si vous ne pouvez pas attendre, vous pouvez y aller tout de suite). Mais même la théorie qui veut qu’il faille beaucoup de bois pour le transport n’est pas fondée.

Le bon sens voudrait que les moais aient été transporté sur le dos ou sur le ventre. En plaçant des rondins de bois sous le moais on imagine très bien pouvoir le faire rouler. Je rappelle que les pascuans n’avaient pas la roue.  Cette théorie est contraire au dire des pascuans qui ont toujours raconté que les moais allaient sur le ahu (lieu de sépulture) en marchant et en dansant porté par la mana (force). Il y a quelques années, un archéologue a pris les pascuans au sérieux et a imaginé que les moais étaient transporté debout. Il a donc fait le test avec une statue et 20 hommes. Il a réussi à transporter une statue sur 500m en 1h30. Les pascuans utilisaient tout simplement la technique de « comment déplacer un frigo tout seul ?». Mais si vous voyez. Vous basculez le frigo pour le faire pivoter. Vous avez gagné 5 cm d’un côté et puis vous répétez l’opération de l’autre côté.

Cette méthode de transport debout est en accord avec la tradition orale pascuane et elle semble en adéquation avec l’idée que l’esprit du chef de clan continue de vivre. Un moai couché symboliserait trop un mort.

Les moais étaient transportés debout avec la méthode dite du frigo

5. Pourquoi les statues étaient toutes à terre lorsque les navigateurs européens sont arrivés ?
Comment expliquer le déclin de la civilisation pascuane ?

La réponse n’est pas très originale. Vous connaissez le coup du tiers état qui se rebelle face au roi et à la noblesse. C’est aussi l’histoire de l’île de Pâques.

Dans une société injuste, tout va bien tant que tout le monde mange à sa faim. Il est très vraisemblable que el nino a dû rehausser de quelques degrés la température entrainant une sécheresse et par conséquent une mauvaise récolte. Quelques degrés en plus dans la mer signifie plus d’algues et moins de poissons. Bref, les pascuans ont eu faim et ils se sont révoltés contre le pouvoir en place. Ils ont fait tomber ces statues. Un demi-siècle de troubles ont suivi sur l’ile. Vol de récoltes, conflits entre tribus, incendies. Ces derniers, le besoin de bois pour les pirogues, le transport des moais, le chauffage, la crémation et les rats qui mangent les graines empêchant la reproduction des arbres, tous ces facteurs ont entrainé la disparition de la forêt. En l’absence de forêt, les pluies ont emporté les bonnes terres. Ce qui a dû entrainer d’autres mauvaises récoltes et donc des difficultés pour sortir de ce mauvais cycle. La population autrefois de 10 000 à 15 000 individus a alors chuté entre 2 000 à 4 000 individus.  

tout ça pour une omelette
La paix est revenue grâce au culte de l’homme oiseau. Tous les ans, les clans s’affrontaient au travers d’une compétition. Le clan qui remporte la compétition gagne le doit de répartir les récoltes et de fixer les tabus, interdit liés à un lieu ou interdiction de pêcher à tel endroit ou de récolter tel fruit.
Chaque clans pouvaient proposer jusqu’à  4 candidats. Le candidat devait descendre une falaise, nager jusqu’à un motu (un ilot), trouver un œuf de sterne et le ramener sur l’ile. Le premier qui ramène un œuf a gagné. Vu la falaise et la distance du motu, la compétition ne devait pas être coton.

Cette histoire de révolte a certes mis à mal la civilisation pascuane mais ce sont les péruviens qui ont achevé cette civilisation en déportant plus de 1000 personnes pour les faire travailler en tant qu’esclaves sur les iles à guano. Seules quelques personnes n’ont pas été emmenées et une poignée est revenue. De sorte, qu’après cette tragédie il restait 111 pascuans.  Comme vous l’imaginez, la mémoire pascuane a été amputée. Une écriture pascuane connue uniquement par quelques personnes a ainsi été perdue. Il existe, en effet, quelques centaines de tablettes écrites dans une langue inventée par l’élite pascuane. Plus personne ne sait lire cette écriture et faute de pierre de rosette nul ne sait ce que racontent ces tablettes appelées rongorongo.

Une révolte contre les chefs de clans et la mise en esclavage ont sonné la fin de cette civilisation.


mouais






Passionnante et belle. Telle est l’île de Pâques.

Martin

lundi 2 mai 2011

Joséphine

Pour remercier Marie-Sophie de son accueil, on s’est dit que le mieux c’était d’offrir une tribune à son combat.

Il est une injustice géographie, une erreur historique, une aberration écologique.
Tous les grands pécheurs sont d’accord.
Plusieurs grands marins font déjà tout leur possible pour corriger cette erreur.
La communauté scientifique est en train de se rallier au combat de Marie Sophie.
Seuls les géographes résistent encore. De peur d’être jugés responsables sans doute.

De quoi ça s’agit ? De l'Allier. Le fleuve.

D’après les géographes, l’Allier se jette dans la Loire qui elle-même se jette dans l’océan atlantique. Tout faux. Le géographe a tout faux. Zéro pointé. Le zéro de la défaite. C’est tout de même fou d’être aussi bête.

Je m’explique. Je vous présente Joséphine. Joséphine est un saumon qui se balade dans l’océan atlantique. Un jour les hormones de Joséphine se réveillent et elle décide de revenir au bercail pour fonder une famille. C’est comme ça que ça se passe chez les saumons. Les parents de Joséphine, ces grands parents, ces arrières grands parents, tous ces ascendants sont nés au même endroit. Et il en sera de même pour ces descendants. Banco, Joséphine prend le chemin de la maison. Elle trouve l’embouchure de la Loire, remonte les échelles, passe à côté des châteaux de la Loire et elle arrive finalement à la patte d’oie. Ce lieu-dit est bien connu des saumons. C’est l’endroit où l’Allier et la Loire se rejoignent. Et là que fait Joséphine? Mais que fait-elle ?

Hé bien Joséphine, à la patte d’oie, elle prend à droite et elle remonte l’Allier. Elle laisse la Loire, ce fleuve insignifiant et elle vogue vers son village pour pondre et ainsi assurer sa descendance.
Comme la vérité sort de la bouche des enfants, le saumon ne ment pas. Si Joséphine remonte l’Allier, c’est que ce fleuve est le plus important. Ainsi donc ce n’est pas l’Allier qui se jette dans la Loire mais l’inverse : c’est la Loire qui se jette dans l’Allier. Par conséquent, à partir de maintenant, il convient de parler des châteaux de l’Allier, de la Saône et Allier, du Maine et Allier, de l'Indre et Allier et de l’Allier-Atlantique.

Merci Joséphine.

Voilà Marie-Sophie, l’erreur géographique est corrigée. D’ailleurs toutes les écoles que nous allons visiter seront briffées. Merci pour ton accueil.

Martin

dimanche 1 mai 2011

Faisez gaffe

Le lonely planet nous avait prévenus.
Marie Sophie s’était fendu d’un mail.
Faisez gaffe aux vols au camping de Moorea.

Alors nous faisons attention. Nous mettons tous nos objets de valeurs dans un sac et nous nous trimbalons toujours avec notre sac (l’ordinateur, les passeports, l’appareil photo, la caméra, la peluche de pierre et ma lampe torche).

Jusque-là tout va bien. Touchons du bois.
Evidemment tout ça c’était avant le drame.

A midi, nous allons déjeuner dans la cuisine du camping et nous laissons nos chaussures à l’entrée pour respecter les directives du panneau peu aimable.
Pierre laisse ses tongs achetés en Thailande. Je quitte mes chaussures de trail de marque Salomon et de modèle XA PRO 3D ULTRA, acheté au décathlon de la Madeleine pour une somme que la bienséance m’oblige à garder secret.  Ces chaussures sont le parfais compromis pour un tour du monde : multifonctions (randonnée, course à pied), utilisables sur terrain variés, respirantes, discrètes et qui ne font pas trop baskets. Pourquoi je me balade avec de telles chaussures alors que tout le monde se ballade légitimement en tongs ? Bonne question. C’est simple : on rentrait du centre de plongée situé à 3km du camping. Ici, le transport public le plus sûr et le plus fréquent reste le pied (les deux, c’est mieux).
Je quitte mes chaussures. 1h plus tard, elles ne sont plus là. Et les tongs de Pierre non plus. On s’est fait volé nos affaires alors qu’on était à 5m. On a bien les boules. J’ai bien les boules.

Après avoir cherché dans tout le camping, je me résigne.
Je sors un pamphlet sur les polynésiens et Hiro, leur dieu des voleurs. 

Le lendemain, en allant chercher le pain, je prie Saint Antoine de Padoue, saint qui est connu pour retrouver les choses perdues. Ça ne mange pas de pain.
Hé bien en arrivant à la cuisine, y’avait les tongs de Pierre et mes Salomon XA PRO 3D ULTRA taille 40 made in China.

Bon je retire le pamphlet et je remercie Saint Antoine de Padoue. C’est cool mec.

Martin